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Signature électronique eIDAS : choisir le bon niveau selon l’usage

eIDAS en bref : ce que disent la loi et la preuve

Le règlement européen eIDAS (UE n° 910/2014) harmonise la valeur juridique des signatures électroniques dans l’Union européenne et distingue trois niveaux — simple, avancée, qualifiée — pour répondre à des besoins de sécurité gradués. Adossé au cadre probatoire national (en France, l’article 1367 du Code civil), il fixe les conditions pour que l’identité du signataire et l’intégrité du document soient démontrables dans le temps. Le RGPD complète ce cadre en traitant la protection des données des signataires (finalités, minimisation, conservation).

Ces textes n’imposent pas un niveau unique pour tous les documents. Ils invitent à proportionner la sécurité au risque et à documenter la preuve (qui a signé, quand, sur quoi, avec quels moyens). C’est cette logique de “juste niveau” qui guide le choix entre SES (simple), AES (avancée) et QES (qualifiée).

La signature électronique

Les trois niveaux, en questions-réponses

Quelle différence entre SES, AES et QES ?

SES (signature électronique simple) : elle démontre l’intention de signer et assure l’intégrité du fichier, avec une identification basique (par exemple, lien de signature et code OTP). Adaptée aux engagements à faible enjeu ou faible risque (validations internes, confirmations, NDA non sensibles).

AES (avancée) : elle est liée de manière univoque au signataire, sous son contrôle exclusif, et toute modification ultérieure est détectable. Elle s’appuie sur une traçabilité renforcée (journal d’audit, horodatage, pièces d’identité si nécessaire) et convient aux contrats RH, baux d’habitation ou engagements où la contestation est plausible.

QES (qualifiée) : elle repose sur un certificat qualifié et, le plus souvent, sur un dispositif de création de signature qualifié (QSCD), avec vérification d’identité forte (en présentiel ou à distance selon des schémas réglementés). Elle offre le niveau de preuve maximal et bénéficie d’une présomption de fiabilité renforcée, utile pour les actes sensibles ou réglementés.

Qu'est-ce que la signature éléctronique

Quand la loi impose-t-elle une QES ?

Le règlement eIDAS ne dicte pas, à lui seul, les documents nécessitant une QES. Ce sont les législations sectorielles ou nationales qui peuvent l’exiger pour certains actes (ex. opérations financières sensibles, actes authentiques, procédures réglementées). En l’absence d’obligation formelle, une organisation peut choisir la QES par politique interne pour les engagements les plus critiques.

Quel est l’impact sur l’expérience utilisateur ?

Plus le niveau de signature s’élève, plus les contrôles d’identité et la collecte de preuves sont exigeants, ce qui peut créer de la friction (KYC, vérification documentaire, authentification multi‑facteur). Des parcours pensés “mobile‑first”, des dispositifs d’authentification proportionnés au risque et une bonne pédagogie utilisateur maintiennent une expérience fluide sans compromettre la sécurité.

Comparatif rapide des niveaux

NIVEAUIDENTIFICATIONVALEUR PROBANTEEXEMPLES D’USAGEFRICTION UTILISATEUR
SES Basique (lien, OTP, email) Élémentaire (intégrité assurée) NDA simples, validations internes, devis à faible enjeu Faible
AES Renforcée (lien univoque au signataire) Élevée (audit, horodatage, pièces) Contrats RH, baux, ventes complexes, partenariats Modérée
QES Forte + certificat et dispositif qualifiés Maximale (présomption renforcée) Actes sensibles/réglementés, haut risque de contestation Plus élevée

Ce tableau synthétise la logique de proportionnalité: plus l’enjeu juridique et financier est élevé, plus l’identification et la chaîne de preuve doivent être robustes.

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Comment choisir le niveau adapté ?

La décision doit s’appuyer sur une évaluation simple mais structurée : nature du document, niveau de risque, exposition à la contestation, exigences réglementaires, et expérience souhaitée. Cette analyse évite la sur‑sécurisation coûteuse comme la sous‑sécurisation risquée.

Avant de trancher, examinez ces points clés.

  • Nature du document : RH (contrat, avenant), juridique (NDA, bail), achats/ventes, finance, conformité.
  • Niveau de risque et de preuve visé : SES pour le courant, AES pour les engagements intermédiaires, QES pour les actes sensibles.
  • Parcours d’identification : OTP, vérifications documentaires (KYC), vidéo d’identification à distance, authentification multi‑facteur selon le risque.
  • Intégrations : SIRH, ERP, CRM, GED, coffre‑fort numérique pour automatiser les flux et conserver les preuves.
  • Contraintes opérationnelles : volume, saisonnalité, SLA, accessibilité et simplicité d’usage (notamment sur mobile).

En pratique, une matrice de décision fonctionne bien: SES pour les documents à faible enjeu (accusés, NDA simples); AES pour contrats de travail, baux, ventes B2B significatives; QES pour engagements à forts impacts juridiques ou réglementaires.

Bonnes pratiques de sécurité, preuve et archivage

La robustesse d’un dispositif de signature tient à sa chaîne de preuve de bout en bout: de l’identification à l’archivage. L’objectif est d’assurer que l’on puisse démontrer, des années plus tard, qui a signé quoi, quand et comment, et que le document n’a pas changé.

Concrètement, appliquez ces pratiques pour sécuriser chaque étape.

  • Identification et authentification : combinez pièces d’identité, preuves biométriques lorsqu’elles sont licites, OTP et facteurs multiples selon le niveau visé.
  • Formats et interopérabilité : privilégiez les formats normalisés ETSI (PAdES, XAdES, CAdES) pour la vérifiabilité et la pérennité.
  • Sécurité des clés et des données : utilisez des HSM pour protéger les clés, chiffrez les données en transit et au repos, et maintenez une piste d’audit détaillée.
  • Horodatage et intégrité : recourez à l’horodatage qualifié, aux empreintes cryptographiques (hachage) et à la détection de modification.
  • Conformité globale : articulez eIDAS (preuve) et RGPD (gouvernance des données) tout au long du cycle de vie du document.

Tendances à surveiller : vers plus d’automatisation et de confiance

Deux mouvements structurent l’actualité. D’une part, l’intégration de la signature dans les applications métiers (SIRH, ERP, CRM, GED) pour déclencher automatiquement modèles, rôles, relances et archivage probant. Cette orchestration réduit les erreurs, améliore la traçabilité et accélère les cycles de validation.

D’autre part, les évolutions réglementaires et techniques renforcent le cadre de confiance. Le futur “eIDAS 2” généralise l’identité numérique européenne (EUDI Wallet) et facilite l’émission de QES à distance, tandis que l’IA aide à la vérification documentaire et à la détection d’anomalies. Ces innovations n’allègent pas les obligations: elles aident à les satisfaire plus efficacement.

Checklist express avant de signer

Avant d’envoyer un document à la signature, vérifiez l’essentiel pour éviter les retours en arrière et consolider la preuve.

  • Document et risque : identifiez l’enjeu juridique/financier et déterminez SES/AES/QES en conséquence.
  • Parcours d’identification : choisissez OTP/KYC/PVID et facteurs d’authentification proportionnés au risque.
  • Preuves : assurez horodatage qualifié, journal d’audit, certificats, et intégrité du fichier.
  • Conformité : alignez eIDAS (valeur probante) et RGPD (traitement des données) avec des politiques internes documentées.
  • Archivage : prévoyez une conservation probante, accessible et vérifiable dans la durée.

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Choisir le “bon” niveau de signature consiste à doser, avec méthode, sécurité, preuve et expérience selon l’usage. En appliquant des critères clairs, en adoptant des formats normalisés et en documentant chaque étape, vous bâtissez une confiance durable et conforme. Envie d’aller plus loin ? Découvrez d’autres contenus, explorez des cas d’usage concrets ou posez vos questions pour nourrir la réflexion. Pour tout renseignement ou pour être guidé, contactez‑nous.

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